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18 septembre 2008

Folk & Romance

Tout s'est passé comme je l'avais prédit : en croisant par hasard Alban au concert de Erica, nous n'avons pratiquement parlé que manga. De la suite de XXth Century Boy, de Planètes, de Homunculus et de Tezuka. Deux bons nerds qui s'affrontent à coup de références pendant que l'américaine finit sa balance. Et, comme à chaque fois que je me demande ce que j'ai lu ou écouté de bien récemment, j'oublie l'essentiel.

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Autant la première partie suivait le rythme nonchalant des rencontres hebdomadaires entre un ex-tueur à gages devenu livreur et la meilleure amie de sa belle-fille, autant la seconde voit se succéder une série de coups de théâtre. C'en est même incroyable : sans doute sous le charme mutin de Miu, je n'ai pas vu le piège se refermer autour de moi. Et j'en prends plein la gueule : même si son titre en annonçait la couleur, je n'avais pas envisagé que Romance Killer puisse s'achever comme un grand roman noir. J'en sors choqué et fébrile, comme si je venais de voir un très grand film. Celui qu'un auteur de bandes dessinées s'est fait dans sa tête, et qu'il a matérialisé semaine après semaine. Pareille expérience d'une série pré-publiée sur le net est encore inédite en France : mais en Corée, que ce soit grâce à Kang Full ou Doha, elle a redonné un nouveau souffle au manga. Et le plus étonnant, c'est qu'elle donne aussi naissance à des livres novateurs et passionnants.

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La publication s'achève par un entretien avec l'auteur, qui est malheureusement frustrant : j'aurai aimé en savoir un peu plus sur l'implication de l'ordinateur dans sa méthode de travail, puisqu'il semble omniprésent sans pour autant que le dessin en pâtisse. Au contraire : la souplesse de la palette graphique permet des découpages cinématographiques sans équivalent dans le manga actuel. Même s'il a tout du stakhanoviste, Doha avoue avoir eu du mal à tenir le rythme de deux épisodes de 30 pages par semaine. Comment a t-il cependant pu demeurer à un niveau d'excellence aussi constant ? Comment cet auteur méconnu en France a t-il su tirer parti des contraintes qui lui étaient fixées pour aboutir à un résultat qui balaye tout ce que j'ai pu lire depuis le début de l'année ? Et comment ai-je pu oublier d'en parler à Alban ? Vite, un nouveau concert d'Erica que je puisse réparer cette impasse... 

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Commentaires
T
... de filer chez Gibert pour voir si par hasard les exemplaires y sont toujours!<br /> Alors que j'avais eu du mal à rentrer dedans je me suis peu à peu laisser entraîné par le rythme et le parfum capiteux de cette romance tueuse, pour être au final complètement retourné comme une crêpe (au lait de soja bien sûr) par le terrible retournement du 2ème tome. En tout cas, je me suis fait bien blouzer sur le coup par cette histoire qui navigue entre plusieurs thèmes très différents et délicats (voir hyper casse gueule!), et brouille complètement les pistes... Graphiquement c'est une très grosse claque par la précision du dessin, l'émotion des personnages et une palette de couleurs complètement maîtrisée (j'ai aussi pensé à Jamie Hewlett)... L'omniprésence du côté "tout fait sur ordinateur" est parfois embarrassante tant le résultat final est ultra clean mais comme l'auteur s'en sert pour imposer un rythme de lecture assez particulier, on finit par accepter le procédé. Effectivement j'aurais également aimé en savoir un peu plus sur la réalisation de l'album : tout à la palette graphique? La modélisation de toute une partie des décors en 3D? Un bémol toutefois pour finir : la traduction française ne me paraît pas être irréprochable (quelques dialogues confus et cet exaspérante utilisation du mot "Killer", on a un mot qui est très bien pour ça non?).<br /> Une belle découverte, encore merci.
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