Drôles de dames

Vraiment, je ne m’arrange pas. Après m’être découvert une passion pour les mangas catastrophe mettant en scène des enfants, le dub step et les imitations Converse taille 39, voilà que je me retrouve ému par les ménagères américaines blondes d’une quarantaine d’années dans les séries télévisées. Ça a commencé par Julia McNamara, l’épouse de Sean. Pourtant, je ne vois pas trop ce que je lui trouve. Elle vit dans une maison aménagée sans aucun goût, se tape un peu n'importe qui (l’étudiant, le baby-sitter…) et se remet à chaque fois à la colle avec son mari alors qu’elle réussit pourtant bien mieux sans lui (le "Spa de la mer"). Sans parler de sa petite frappe de fils (enfin, celui qu’elle a eu avec Christian Troy) qui passe du nazisme à la scientologie avec le même allant. Mais c'est dans son rôle de biche blessé qu'elle a le plus de panache. Lorsque ses yeux sont humides et que son regard est encore plus clair que d’habitude, je la trouve extraordinairement belle.

Je me suis fait la même remarque en apprenant à connaître Mariel Underlay, l’épouse du sheriff de Invasion, cette série qui malheureusement n’a pas passé le cap fatidique de la saison 1 malgré un casting exceptionnel (William Fichtner, inoubliable dans la saison 2 de Prison Break ou dans La Chute du faucon noir) et un final haletant. Mariel, contrairement à Julia, a pris le taureau par les cornes et s’est séparée du père de sa fille : malheureusement, si c’est pour tomber dans les bras d’un mari aimant, c’est aussi pour découvrir que le passé de celui-ci est bien trouble. Et qu’elle-même n’est plus la même depuis qu’elle a réchappé - de manière inexpliquée - à l’ouragan qui s’est abattu sur sa région. De par ses responsabilités, aussi bien de mère de famille que de médecin-chef, elle doit faire face : mais malheureusement, au fond d’elle-même, elle perd pied. Dans sa détresse refoulée, Mariel est elle aussi assez sublime.

Évidemment, je pensais que le début de Desperate Housewifes allait m’être fatal : c’était presque plus de mères de famille qu’il m’en fallait. Pourtant, même si je continue de suivre la série avec plaisir, je ne phantasme sur aucune d’entre elles. Et surtout pas sur la blonde. J’étais calmé ? Peut-être. Cette lubie inexplicable avait disparu aussi spontanément qu’elle était apparue. Mais c’était sans prévoir l’arrivée de Karen dans ma vie.

Karen, c’est l’ex de Hank Moody dans Californication. Elle vit dans une maison sublime sur les hauts de Los Angeles et s’est sorti d’une situation maritale un peu catastrophique après avoir rencontré un fiancé modèle. Elle s’épanouit dans son métier de décoratrice et élève sa fille, un clone sage d’Emily Strange. Mais cette sérénité n’est qu’une façade. Les avances de Hank ne la laissent pas indifférente. Pourtant, Karen, il faut en vouloir. Elle est beaucoup plus ordinaire que Mariel et Julia, et je ne suis même pas sûr de la trouver jolie (sa coiffure dans la série y est pour beaucoup). C’est la caricature de l’américaine bien dans son jean à défaut d’être nette dans sa tête. C’est aussi ce qui fait son charme : elle doute.  Je m’y suis vraiment attaché, et dans ma tête j'imagine qu'elle m'aide à trouver Genet, Hemingway et qu'elle fait toujours les bons choix. Surtout que Mariel ne reviendra pas, et que je ne sais pas si je vais revoir Julia de si tôt (mis à part dans la presse people, où la voit parfois au bras de sa mère, qui est aussi sa mère dans la série). Heureusement pour mon couple que nos amours sont cathodiques : Pourvu qu’elles restent sagement de l’autre coté de l’écran.

Comments

[garrincha]

Et pas de Marie-Louise Parker dans Weeds ?