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10 août 2007

La grande vadrouille (6)

820_2Moutarde m'a trouvé gonflé alors que j'ai trouvé ça normal : je venais de lui acheter une bande dessinée, il pouvait bien me dire si un autre librairie en ville était spécialisé dans les mangas vu que son rayon n'était pas très fourni. D'ailleurs il ne s'est pas fait prier pour m'indiquer la direction à suivre : passé le boulevard, un magasin sur deux étages dont un rez-de-chaussée entièrement dévolu à ce que je cherche. Je crois que j'en avais rarement vu autant. J'étais tellement impressionné que je n'ai même pas osé demander comment ils étaient classés : par série ? par auteur ? par éditeur ? par collection ? De toute façon, je connais très bien la tranche du volume que je suis venu acheter : le tome 4 de L'Ecole emportée de Kazuo Umezu (je suis désolé, j'insiste).  Je ne suis pas arrivé à le trouver d'occasion comme le reste de la série et je n'en peux plus d'être bloqué à la fin du tome 3. Le suspens est insoutenable. Comment Shô, dont une partie des camarades a été décimée par le virus de la peste, va t-il s'en tirer ?

Encore l'an dernier à la même époque, il ne me serait jamais venu à l'idée de feuilleter un manga, mis à part les Taniguchi édités dans la collection Ecritures de Casterman. Mais depuis que Jean-Louis m'a mis entre les mains le tome 1 de Prince Norman, ma vie a changé. Ma bibliothèque aussi : elle s'est peuplée de petites volumes en noir au blanc au sens de lecture inversé. Je découvre cette culture comme un continent oublié, et je me demande comment j'ai pu aussi longtemps passer à côté. Tout est loin de me plaire, mais l'oeuvre de Osamu Tezuka m'émerveille comme si j'étais un enfant. S'il faut être prêt à croire à l'incroyable pour l'appréhender,  le jeu en vaut la chandelle : tous les livres de ce stakanoviste du neuvième art sont épris de liberté et d'humanisme. J'en découvre de nouveaux toutes les semaines et je n'ai jamais été déçu pour le moment. Il faut par contre avoir le coeur bien accroché avant d'aborder Kazuo Umezu. Et ne pas voir froid aux yeux : le "Stephen King japonais" possède une économie très personnelle dans le domaine de l'horreur. Le pire n'est jamais derrière vous. Jamais.

La preuve : impossible de mettre la main sur le tome 4 de son chef d'oeuvre dans ce temple du manga. Rupture de stock ? Pire que ça : "contingence commerciale". "Vous comprenez, la série ne s'est pas très bien vendu, alors on ne l'a pas reprise". "Mais pourtant vous avez Baptism, du même auteur, dans la même collection...". "Oui, mais c'est plus récent". "Ah...". Pourquoi consacrer tout un étage à une culture si c'est pour ne proposer que des best-sellers ? Et comment faire en sorte qu'une série marche si elle n'est même pas proposée à la vente ?  Je sors, dépité. Pour la qualité de vie, je ne sais pas. Mais pour la qualité de lire, je repasserai. Ou pas.

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Commentaires
G
Salut Philippe,<br /> <br /> Ca ça fait au moins quinze ans que nous nous sommes point vu et il est assez marrant de constater qu'en matière de Bande dessinée, nous en sommes au même point. <br /> Quand tu ecris "Encore l'an dernier à la même époque, il ne me serait jamais venu à l'idée de feuilleter un manga" ou "l'oeuvre de Osamu Tezuka m'émerveille comme si j'étais un enfant", j'ai l'impression de me retrouver moi même (sauf que moi c'est l'histoire 3 Adolf qui a été le declencheur de ma toute nouvelle "Tezukaphie")<br /> <br /> Comme quoi les années passent, nous changeons tous, meme une même passion reste...<br /> <br /> Bien à toi,<br /> <br /> Gilles Fareau
A
En tant que fervent défenseur d'Umezu en France, j'apprécie beaucoup que vous défendiez cet auteur bien trop méconnu. En attendant de finir L'Ecole Emportée, n'hésitez pas à vous plonger dans Baptism, qui ne compte que 4 volumes mais qui est tout aussi passionnant que son ainé.
F
j'ai tout trouvé à la fnac (hé oui)<br /> et cette série est vraiment formidable.
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