Prince-fesses.
C'est plus fort que moi, mais je garde toutes mes places de concert dans une boîte à chaussures. Même les contremarques FNAC. Au-delà du simple souvenir, c'est aussi tout ce qui est attaché au concert qui m'intéresse : le logo du partenaire radio, le nom de la première partie (quand il est indiqué, ce renseignement étant la plupart du temps ramené à la formule "plus guest") et le prix, fatalement. Vendredi dernier, j'ai fait partie de ceux qui ont pris d'assaut le site de la Fnac dans l'espoir d'attraper une place pour le concert de Prince au Grand Palais. Entre 11h00 et 11h05, je n'ai cessé de rafraîchir mon navigateur dans l'espoir d'accéder au système de réservation. J'ai fini par y parvenir, pour me rendre compte qu'il ne restait plus que des places à 149 euros pour dimanche soir. 149 euros ? J'ai quand même hésité avant d'appuyer sur "continuer". Même Steely Dan ne m'avait pas couté aussi cher.
Evidemment, le temps de réfléchir, les derniers sièges avaient disparus. Je n'étais même pas déçu : après tout, c'était aussi bien. J'avais acheté quelques jours plus tôt un ticket pour aller voir Jonathan Richman au Café de la Danse contre la somme de 26,40 euros, soit 1/6 du droit d'entrée au Grand Palais. Prince est-il six fois plus important pour moi que Jonathan Richman ? Certainement pas. Mais la vérité était au fond de la boite à chaussures : Prince, Paris Bercy, samedi 13 juin 1987, 165 francs. Prince, Lovesexy Tour, dimanche 10 juillet 1988, 165 francs. Prince, Parc des Princes, samedi 16 juin 1990, 175 francs. En vingt ans, alors qu'au bas mot, ses disques sont 6 fois moins intéressants qu'avant, voir Prince coûte 6 fois plus cher. Alors, à partir de maintenant, ce sera sans moi. Mais s'il veut passer pour l'aftershow à la maison, j'essaierai de lui faire une petite place. Pas trop tard par contre, quand même...