Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
i wanna be your blog
28 février 2009

Ce n'est pas du luxe

Les disques parus il y a 10 ans n'ont pas de chance. Pas assez vieux pour être réédités, mais suffisamment pour être oubliés, ils attendent patiemment dans le couloir de la réhabilitation. C'est le cas de E Luxo So de Labradford,  qui n'a rien perdu de sa magie blanche (à l'image de la pochette, immaculée), et que son minimalisme a garanti contre la corrosion. Dire que c'est le disque le plus lumineux du trio n'est pas difficile puisqu'il est le résultat d'une stratégie d'effacement débutée avec le précédent, Mi Media Naranja, dont les titres avaient déjà été ramenés à la plus courte expression : leur initiale. "S", "G", "WR", "C"... Sur E Luxo So, ils sont même absents, et ce sont les 6 lignes de crédits qui aujourd'hui tiennent lieu de dénomination : "Recorded and Mixed at Sound of Music, Richmond", "With John Morand and Assisted by Brian Hoffa", "Dulcimers by Peter Neff. Strings Played"... C'est presque absurde, et pourtant c'est plus sérieux qu'il n'y parait : comme si la beauté des morceaux  se suffisait à elle-même.

luxo

Deux ans après la parution de E Luxo So, le groupe entre en hibernation. Mark Nelson semble être le seul a avoir persévéré puisqu'un nouvel album de Pan American vient de sortir. Si elle est parue dans un contexte aujourd'hui daté (le post-rock, vaste miroir aux alouettes derrière lequel tout le rock instrumental a momentanément trouvé refuge contre son gré), la musique de Labraford n'a rien perdu de son actualité, puisqu'on continue à en entendre l'écho dans toute une galaxie de productions sous-médiatisées comme celles dont Motel de Moka a fait son fonds de commerce. Ils  s'appellent Aaron Martin, Frode Haltli, Tape, Paavoharju, Jacaszek ou Mirt. Chacun à sa façon perpétue l'héritage de Labradford. En silence et sans bouger, en respectant les préceptes originaux. Et en attendant à leur tour d'être redécouverts dans 10 ans .

Publicité
Commentaires
S
rien n'est jamais trop tard pour rejoindre la révolution web2.0, c'est la 1e fois que j'écoute un album entier d'un artiss sur mon pc.
K
Remarque je l'ai encore vu en vinyle chez Gibert samedi.
i wanna be your blog
Publicité
Publicité