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2 mars 2009

La clé Deschamps

Déjà, dans La gueule ouverte de Pialat, j'avais entrevu cette promesse un peu folle : et si cet éternel second couteau du cinéma français d'après-guerre avait en vérité l'étoffe d'un baron ? C'est chez Claude Berri que j'en ai eu la confirmation : et si nous étions un peu tous passés à côté de Hubert Deschamps ? Il est pratiquement la seule raison de regarder Le mâle du siècle, farce qui marche sur les plates bandes de Nous ne vieillirons pas ensemble sans jamais en retrouver la foulée. Niveau thématique, on reste dans la lignée de Sex Shop, sorti 3 ans plus tôt : le couple, la fidélité, l'émancipation de la femme... Le réalisateur-acteur s'est à nouveau octroyé le rôle du candide, commerçant que la jalousie rend odieux et violent. Sa conscience, c'est son employé, celui qui rentre toujours chez lui à des heures indues : Hubert. Qui, à l'occasion d'un court séjour à l'hôpital, va peut-être lui offrir la plus belle tirade de sa carrière. Tout en mangeant un oeuf dur.

hubert2

"Moi, je ne voulais pas me marier. Jusqu'à 42 ans, j'ai tenu le coup. Ma mère me disait tous les jours : Hubert, ne te marie pas, tu ne trouveras jamais une femme comme ta mère. Elle avait bien raison, et un jour elle est morte. J'ai bien cru que j'allais mourir aussi. Je ne mangeais plus, je ne fumais plus, je ne buvais plus, je restais comme une bête des journées entières au lit. Un jour, on sonne à ma porte, c'était ma femme. C'était pas encore ma femme à l'époque... Je me suis levé, j'ai ouvert, va savoir pourquoi. Elle a sonné à ma porte pour me vendre des cartes postales pour les aveugles. Comme un con, j'aurai mieux fait de la virer. Je lui ai dit :  c'est combien vos cartes postales ? Elle m'a dit : c'est ce que vous voulez. Un an après, on a eu un mouflet, deux mouflets, tout ça parce que j'avais pas de monnaie".

Je ne sais pas si ce coup d'éclat est un fait isolé. La filmographie d'Hubert Deschamps est tellement dense qu'il est impossible de ne pas s'y perdre. Mais, si aussi bien Pialat que Berri l'ont cru capable d'interpréter autre chose que les bidasses (Les surdoués de la  première compagnie), les chirurgiens (Les sous-doués en vacances) ou les ivrognes (Adieu blaireau), peut-être que d'autres s'en sont inspirés. Je vais surveiller ça, tout en tachant de ne pas oublier certaines de ses fulgurances poétiques ("On a fini la bouteille, et ça fait 8 ans que c'est moi qui trinque"). On a les précepteurs qu'on choisit.

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Commentaires
A
Je recherche ses sketches qui commençaient par: Ma mère a bien connu Vercingétorix" ou bien "Ma mère et Jeanne d'Arc ont eu leurs voix ensemble"
T
Bon courage, sa filmo c'est un peu une grande rétrospective du nanar français toutes époques confondues quand même... Ce qui a son charme aussi je le reconnais..
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