Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
i wanna be your blog
15 octobre 2008

Deezer du mat, j'ai des frissons

Dès que l'album de Jenny Lewis a été disponible sur eMusic, je me suis empressé de le télécharger pour avoir le temps de m'en imprégner avant le concert. Mais je n'ai pratiquement pas profité de cet achat, ce qui ne m'a pas empêché de le connaître par coeur le jour dit. Par quel prodige ? Parce que, comme j'avais oublié de le transférer sur une clé USB pour pouvoir l'emmener au bureau, je l'ai écouté sur Deezer toute la journée. Je me suis même trouvé bien bête de l'avoir acheté, puisque je peux y accéder autant de fois que je veux gratuitement. C'est juste après avoir pensé ça que j'ai eu très peur. Qu'est-ce que je venais de dire ? Que je regrettais d'avoir acheté un disque que j'adore, tout ça parce j'ai pu en profiter sans payer ? Le côté obscur, que je pensais avoir terrassé, allait-il à nouveau faire de moi son esclave ?

Philip_Glass

Et le pire, c'est certainement que tous les disques dont j'ai envie sont actuellement disponibles sur Deezer. A l'heure où j'écris ces lignes, je prends des leçons de Solo Piano avec Philip Glass, que j'ai découvert grâce au player exportable qui figure sur le blog de Thomas Cadène. Et j'ai passé l'après-midi en compagnie du dernier Ray Lamontagne, qui me bouleverse comme aucun autre de ses disques n'était arrivé à le faire jusqu'ici, sans doute parce qu'il y a insufflé un supplément de soul qui fait des étincelles (Ou plus simplement parce que je n'ai pas suffisamment prêté attention aux précédents, qui n'est pas une hypothèse à négliger). Puisque je peux les écouter à partir de n'importe quel ordinateur, et que l'un d'eux est même branché sur des enceintes de salon, que m'apporterait-il d'aller les acheter, si ce n'est le plaisir d'entasser un boîtier supplémentaire sur des étagères déjà surpeuplées ?

J'ai honte d'avoir des pensées pareilles, mais je crains de ne pas être le seul. En offrant un point d'écoute légal et gratuit, Deezer, sous prétexte d'offrir une alternative à la piraterie, n'est-il pas en train de donner le coup de grâce aux derniers acheteurs ? Et si l'avenir, c'était le prêt ? Ne plus avoir de disques chez soi, mais pouvoir accéder à tout moment à une base de données personnalisée ? Hier, je relisais Voyage au coeur de la tempête de Will Eisner. Je n'avais certainement pas ouvert ce livre depuis que je l'ai acheté il y a près de 15 ans. J'aurai très bien pu ne pas le posséder que ç'aurait été pareil. Du coup, je me pose des questions. Moins existentielles que celles qui animaient le père du Spirit, mais tout aussi basiques. Et ce n'est pas Ray ni Philip qui vont m'aider à y répondre. Eux, il suffit que je fasse démarrer>arrêter l'ordinateur pour qu'ils s'évanouissent. Et c'est peut-être ça qui me manquerait : la preuve qu'ils étaient bien là, juste à côté de moi, à me dire dans le creux de l'oreille : va te faire soigner, mec.

Publicité
Commentaires
R
"Et si l'avenir, c'était le prêt ?"<br /> <br /> Ca s'appelle une bibliothéque, non? ce qui m'y a fait pensé dans votre article c'est la référence à Voyage au coeur de la tempête de Will Eisne., Celui là je l'avais emprunté à la bibliothèque, et depuis je ne l'ai plus. A mon avis, avis qui n'implique que moi, tout ce que fait le "piratage" c'est de mettre les bibliothèques directement chez les gens. Faut dire qu'ils sont un peu faieneants et que pas grand monde ne devait y mettre les pieds car jamais au grand jamais on ne compare les deux situations.
R
"Et si l'avenir, c'était le prêt ?" C'est déjà le cas avec les DRM, non ? Tu achètes le droit d'écouter un titre / un album mais tu n'as pas le droit d'en disposer comme tu veux. Mais il est vrai qu'avec Deezer et autrs Jiwa, les maisons de disques, en voulant "se refaire", sont en train de se tirer une balle dans le pied.<br /> <br /> J'achète toujours des CD ;-)
T
sans compter que pour une raison mystérieuse, les albums présents sur deezer sont souvent tronqués : on clique par curiosité sur la jaquette d'un disque qu'on se promet de découvrir depuis longtemps, et on en obtient... parfois un morceau ou deux.<br /> Imagine-t-on découvrir "pet sounds" de la sorte ? La peste soit des best of et des hits !
A
Le support physique, même gravé soi-même, reste à mon avis, nécessaire. Quelques exemples qui me viennent à l'esprit:<br /> Parfois, pour diverses raisons, un disque est retravaillé, le son est remasterisé, certains morceaux passent à la trappe, d'autres sont ajoutés etc. ... et la version disponible de l'album ne permet plus de retrouvé l'émotion dont on a gardé le souvenir...<br /> La censure est toujours possible: le premier album de "body count" à vu sa traclist modifiée (le morceau "cop killer" a été supprimé), après le 11/09/2001 le premier rage against the machine à été, pour un temps, blacklisté par les médias US (il n'est pas inconcevable que cela puisse un jour arriver aux bases de données musicale disponibles en ligne)...<br /> Les acteurs internet permettant l'écoute en ligne sont des sociétés commerciales qui peuvent disparaitre, changer de modèle économique (faire payer à l'écoute, insérer un message publicitaire au début du disque ou que sais-je encore, ... )<br /> ...<br /> sans parler des diverses violations du copyright comme le sampling, le mash-up et autres appropriations créatrives, qu'une simple manipulation informatique sur les fichiers de la base de données en ligne pourraient rendre impossible ...
M
Moi je ne peux me passer d'un support physique pour les albums que j'aime... Maintenant à l'avenir concilier musique digitale et achat d'une bonne platine vinyl, pourquoi pas...<br /> Au fait l'artwork du dernier Jenny Lewis est trés simple mais tellement agréable à regarder.
i wanna be your blog
Publicité
Publicité