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8 février 2008

déMission

s759902J'avais eu les oreilles plus grosses que le ventre ce soir-là : si chaque groupe respectait ses horaires de passage, je pouvais me faire deux concerts dans la même soirée. Commençer avec Band of Horses à Point Ephémère et terminer avec The Mission à la Loco. Mais les américains étaient arrivés avec leur propre première partie, bousculant l'ordre de passage, et j'étais resté coincé quai de Valmy, plantant Patrick qui m'attendait place Blanche. J'avais de plus misé sur le mauvais cheval : si Band of Horses avait été un poil décevant (ils avaient en outre foiré l'intro de "The Funeral"), The Mission avait réussi à convaincre un fan qui ne les avait pas vu depuis 15 ans (et qui, du coup, s'était très bien remis de mon absence). Session de rattrapage obligatoire cette année : surtout que le groupe de Wayne Hussey a décidé de se séparer à l'issue d'une ultime tournée.

Si The Mission n'a pas marqué son époque, il a constitué pour beaucoup de gothiques (au même titre que Through The Looking Glass de Siouxsie and The Banshees, sorti à la même époque)  une porte de sortie vers d'autres horizons moins menaçants : c'est certainement grâce à eux que j'ai entendu pour la première fois "Like A Hurricane" de Neil Young ou "Dream On" de Aerosmith , sans parler de l'ombre du grand Zeppelin, qui figure en filigrane de toute leur discographie. John Paul Jones a d'ailleurs produit Children, leur troisième album, en 1988, sur lequel ils font leur entrée sur la scène de la Locomotive. Ça aurait pu être magistral, si le son n'était pas aussi épouvantable : j'ai presque du mal à reconnaître "Beyond The Pale", alors que j'adore ce morceau. Je suis obligé de m'éloigner de la scène et de partir réclamer des bouchons anti-bruit au bar.

Mais la sono n'est pas la seule à mettre en cause : le groupe lui-même  (ou plutôt ce qu'il en reste, à savoir un leader décoloré qui arpente la scène une bouteille de Bordeaux à la main, soutenu par trois roadies élevés au rang de musiciens) ne semble qu'à moitié là. A ceux qui se demandent encore la raison pour laquelle il se sépare, The Mission offre une réponse sans quiproquo : parce qu'il en marre de jouer les mêmes morceaux qu'il y a 20 ans devant un public de pré-quarantenaires qui a tendance à se clairsemer. Je reconnais des têtes que je ne m'attendais pas à croiser. Mais la nuit tombée, le gothique ne se cache plus. Tiens, t'étais fan ? The Mission, ah oui, ne m'en parle pas. T'étais au showcase au Virgin Megastore en 1988 ? Celui où ils ont joué "Pretty Vacant" ? Ah oui, je dois encore avoir le pirate en cassette chez mes parents.

Finalement, j'aurai très bien pu m'en passer. J'aurai dû venir l'an dernier, et sécher Band of Horses. Qui, depuis, a du apprendre à jouer l'intro de "The Funeral". J'en donnerai même ma barbe à couper, tiens. Verdict à la Maroquinerie le 28 février. Si je n'ai pas été terrassé entre temps par une fièvre. De cheval, bien entendu.

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