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2 octobre 2007

Le cours du Jens

sverigeIl avait publié une note sur son site internet où il indiquait que ceux qui pré-commandent son album auraient non seulement droit à un CD bonus (le fan est faible devant ce type d'arguments), mais aideraient en plus sa soeur à échapper aux griffes d'une chaîne de fast-food en lui procurant un travail plus décent : s'occuper de sa VPC. Je ne connais pas sa soeur, mais elle lui a inspiré une de ses plus belles chansons ("Happy Birthday, Sister Lisa"), aussi je n'ai pas tardé à envoyer le paiement par paypal. Quelques semaines plus tard, sans avoir reçu de confirmation ni d'avis d'expédition, une enveloppe à l'écriture manuscrite arrive enfin dans ma boîte aux lettres. Le timbre trahit sa provenance : elle vient de Suède, le pays de Jens Lekman, l'homme-qui-a-failli-renoncer-à-la-musique-pour-aller-travailler-dans-une-salle-de-jeux-mais-qui-a-fini-par-se-reprendre.  Et chaque chanson est une raison supplémentaire de l'en féliciter  : de l'ouverture Walkerienne ("And I Remember Every Kiss") aux deux hommages appuyés à Barry White ("Sipping On The Street Nectar" et "If I Could Cry (it would feel like this)") en passant par un tube à la Four Tops ("The Opposite of Hallelujah")... et des choses encore plus inattendues : un pur rock 50's , solo de saxo compris ("Friday Night At The Drive-In Bingo") et une lambada, sa première ("A Postcard to Nina").

Jens Lekman a toujours du mal avec le concept d'album : Night Falls Over Kortedala se présente comme une collection de chansons enregistrées sur une période de 3 ans. Lors de son concert estival au parc de la Villette, il les avait même introduites comme une série de cartes postales. Celles des voyages que ce suédois romantique fait dans sa tête, tout en samplant les disques des autres (Enoch Light, Renaldo and The Loaf, The Tough Alliance... succèdent à The Left Banke, qu'il a échantillonné jusqu'à la corde) à défaut d'avoir les moyens de se payer des musiciens. Ce qui ne l'empêche pas de se produire également dans le plus simple appareil comme c'est le cas sur le CD bonus, une demi-heure de concert acoustique où il revisite la plupart des titres de l'album à la manière de Jonathan Richman sur son album éponyme de 1989 (celui où il interprète "Que reste t-il de nos amours").

Pourtant, un détail me chagrine : en retournant l'enveloppe, je me suis rendu compte que la soeur de Jens ne s'appelait pas Lisa mais Annika. D'ailleurs, elle doit suspendre pour un moment la VPC pour retourner à ses études : elle est apparemment débordée par le nombre de commandes reçues. Le cours du Jens serait-il à la hausse ?

PS : Jens Lekman a également signé une sublime reprise de Arthur Russel sur un EP qui vient de paraître chez Rough Trade, "A Little Lost". Achetez-le sur eMusic.

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Commentaires
A
Ca me rappelle Daniel Johnston qui bossait dans un Mac Do et réenregistrait une par une ses cassettes parce qu'il n'avait pas de double-lecteur. c'était le bon vieux temps.
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