Sharkozie

Certes, il en fait des tonnes. Il interprête chaque titre comme si c'était le dernier, et même si ce n'est que le premier. Fend la foule dès le second pour monter sur le bar faire l'idiot. Se complait à raconter que les belges continuent à chanter après qu'il ait fini de jouer les morceaux, et entonne un des refrains de son dernier album : "No Contest / I Am The Best". N'arrête pas de se dandiner comme s'il avait peur qu'on le quitte des yeux. Vend les t-shirts les plus moches du monde. Comme la plupart des groupes européens qui font du rock, il n'a jamais véritablement été pris au sérieux par les médias : c'est l'enfant bâtard d'une culture musicale anglo-saxonne et du Brabant wallon. En plus, depuis qu'il s'est teint les cheveux en blond, il ressemble un peu à Florent Pagny. Mais c'est une véritable bête de scène. J'ai rarement vu un charisme pareil, un magnétisme à fleur de peau. Même si c'est Soko, mini-phénomène parisien, qui a rempli la salle, c'est définitivement Sharko qui l'a chauffée à blanc (Levée des bras, choeurs, rappel... ) avec ses décharges d'éléctricité teintées d'ironie et de désespoir. J'étais resté sur le souvenir de deux excellents concerts à l'époque de Meeuws, et j'avais peur de le ternir. Le revoir m'a au contraire donné envie d'y retourner le plus tôt possible. Ca tombe bien : Sharko se produit encore pendant deux jeudi d'octobre (les 11, avec Handsome Furs et le 18 avec The Go-Find) à la Flèche d'Or. Et c'est gratuit.

PS : Tous les disques de Sharko sont disponibles sur eMusic, à commencer par le dernier l'excellent Molecule.

PS : Des idées de titres à interpréter la semaine prochaine : "Wake Up", "Such a Bone", "President", "Bootleg of AC/DC", "U Got Us".