Au royaume des aveugles

La nuit commençait mal : il m'octroyait d'emblée trois uppercuts qui me laissaient K.O. : The Adventure Babies, The Bodines et The Ballon Farm (-  Quoi, tu ne connais pas tes Nuggets par coeur ? - Mais ça c'est sur le coffret 4CD, pas sur la double compile originale !). C'est tout juste si j'arrivais à remonter la pente au suivant, et ce n'est que sur un indice que j'ai reconnu Big Bang Pow ("The Whole World's Turning Brouchard", suivez mon regard). Alan Mc Gee devait me porter chance : j'alignais à la suite un Aztec Camera, un Pale Fountains et un Bongos. Une victoire de courte durée : je peinais à retrouver le nom de Bettie Serveert, avant de sécher lamentablement sur Klark Kent (mais vous saviez que Steward Copeland avait signé ça, vous ?), The Three O'Clock et Lili Drop. Score pas terrible à l'arrivée, et soif de revanche. Je n'avais strictement rien préparé, et surtout rien amené. Mais rien de plus drôle que de retourner l'arme contre l'agresseur et de lui faire réviser ses propres disques : allez, pour la peine, Un Pale Saints ("Mother Might", fantastique face B d'un de leurs premiers maxis), un House of Love ("Blind"), un Mighty Lemon Drops ("Fall Down Like The Rain"), un Miltown Brothers ("Apple Green"), un Brian Eno ("Third Uncle", rien que pour le plaisir de sortir Taking Tiger Moutain (By Strategy) de sa pochette), un Van Morrison ("Come Here My Love", pour continuer sur la thématique des perles des années 70 exhumées par la new-wave), et puis quoi encore ? Ah oui : un cadeau (un Psychedelic Furs, "Run and Run") avant une vraie vacherie : le split-single dédié aux Modern Lovers avec Luna ("Dance With Me") et Wake Ooloo ("Astral Plane"), et un classique des classiques pour terminer : "Moscow Nights", sur le premier Feelies. Ca faisait bien 6 mois que je n'avais pas fait de blind-test (même si j'avais promis d'en refaire plus souvent), et Pascal ne demandait que ça. Chacun a les plaisirs subtils qu'il mérite.