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11 avril 2009

Pushin' Too Hard

Breakfast on Pluto, Travail d'arabe, Jacqueline dans ma vitrine, El Aura, Taxidermie... je ne compte plus les films que j'ai découverts grâce à la programmation audacieuse de Cinécinéma Club (anciennement Cinéculte). Aussi bien que je n'ai jamais été tenté de télécharger illégalement tant mon appétit de fiction est quotidiennement rassasié par les chaines du câble. Mieux : j'ai souvent l'impression que ce mode de diffusion constitue une seconde chance pour des œuvres noyées dans le flot des nouveautés DVD. Enregistrer un film à la télévision, c'est un peu comme acheter un disque d'occasion un an après sa sortie : c'est parce que je n'en attends rien qu'il a des chances de sortir grandi de cette épreuve.

Pusher_II_2004_4

Je n'avais jamais entendu parler de la trilogie Pusher avant de lire un entrefilet dans Télérama à son sujet : mais ce que j'ignorais encore, c'est à quel point Pusher est proche de Ushijima, usurier de l'ombre, certainement le meilleur manga en cours de publication. C'est la même noirceur, la même violence et le même ramassis de petits dealers qui passent leur temps à s'arnaquer entre eux. Il y a Frank, un trafiquant d'héroïne endetté qui commence à perdre les pédales. Il y a Tony, un petit criminel qui découvre à sa sortie de prison qu'il est le père de l'enfant d'une prostituée. Et il y a Milo, peut-être le pire de tous : un ex-toxicomane qui doit gérer en même temps les 25 ans de sa fille et une vente de pilules d'ecstasy.  Si Pusher était une série télévisée, ce serait la meilleure depuis Oz : car si chaque film peut se voir individuellement, certains de ses protagonistes se retrouvent d'un épisode à l'autre. Cinématographiquement, on reste très proche des préceptes du Dogme : couleurs saturées, caméra à l'épaule, action en temps réel. La nervosité du montage ne fait qu'accentuer l'ultra-réalisme parfois insoutenable.

Télérama suggérait que le deuxième volet de Pusher était peut-être le meilleur, aussi je n'ai pas vu le troisième arriver : car c'est au moment où la série aurait pu tomber dans la routine qu'elle redouble de sauvagerie. Pusher est l'oeuvre d'un réalisateur danois, Nicolas Winding Refn, qui cache bien son jeu : alors que les trois films semblent réalisés d'une seule et même foulée, dix ans se sont pratiquement écoulés entre le premier et le dernier. Dix ans qui l'auront vu accéder au titre de maître incontesté des bas-fonds de Copenhague, qu'il a décidé d'abandonner pour se consacrer au Guerrier silencieux, à sortir en 2010 . C'est sans doute ma plus belle découverte depuis le début de l'année, malheureusement j'ai déjà effacé ses films. J'en avais d'autres à enregistrer, qui remettront peut-être son titre en jeu. C'est ça que j'aime sur le câble : rien n'est jamais figé. Sauf moi, évidemment, face à l'écran de ma télé.

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Commentaires
R
on reste collé à Pusher les yeux écarquillés. Mais avant de filer droit vers d'obscures histoires de vikings, Nicolas Winding Refn a réalisé Bronson. J'espère qu'il sera distribué en France. Je vous laisse voir:http://www.bronsonthemovie.com/
M
Je m'étais fait la trilogie au ciné dans un contexte d'été parisien... Ca faisait un joli contraste à la sortie.Je garde un souvenir ému de Milo
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