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14 août 2008

[RE] Le vieux Camper

C'est grâce à John Porcellino que j'entends pour la première fois parler de Camper Van Beethoven. Plus précisément dans cette histoire où il taille la route en compagnie d'une certaine Tina pour laquelle il a le béguin au son de « Where the Hell Is Bill ? ». Et puis il y a Hugues. Je le rencontre à un showcase de Yo La Tengo lors duquel il n'arrête pas de réclamer une reprise de Half Japanese. C'est un boulimique de musique, limite obsessionnel quand il s'agit de certains sujets : Jad Fair, King Missile, Daniel Johnston, Ween et Camper Van Beethoven. Quand j'avoue mes lacunes concernant le petit dernier, il se propose de me convertir. Méthodiquement, il me fait découvrir album après album. Mais j'ai toujours ce problème avec ce qu'on me prête : tant que je n'ai pas la certitude de savoir que c'est à moi, j'ai du mal à m'investir. C'est vraiment une névrose de fils unique, ça.

campeur

Je survole Camper. Je rends régulièrement les disques à Hugues qui ne baisse pas les bras. Et il a raison puisqu'avec Our Beloved Revolutionnary Sweetheart, c'est la révélation. A partir de celui-là, je pars à la découverte d'un continent oublié. Au milieu des années 80, Camper Van Beethoven a fait partie des premiers, aux cotés des Violent Femmes et de Giant Sand, à mettre du folk dans leur rock et à jouer un punk plouc pétri d'influences allant de la musique russe au ska tout en refusant de se prendre au sérieux : « Yanqui Go Home », « Mao Reminisces About His Days in Southern China », « Joe Stalin's Cadillac », « Club Med Sucks »... Sur une photo d'époque, on les voit tous les cinq appuyés contre un camion : et mis à part un t-shirt Hüsker Dü (propre), pas l'ombre d'un look ou même d'une attitude. Il y en a même un qui pose pieds nus, la chemise ouverte et un mini-short en jeans taillé à la serpe : plus ringard tu meurs.

camper_0309_truck

Camper signe 5 albums entre 1985 et 1989, puis se dissout pour donner naissance à une multitude de sous-projets : Monks of Doom, Cracker... Mais aucun ne m'a autant marqué que Camper. Je saute sur l'occasion quand Cooking Vinyl publie le coffret Cigarettes & Carrot Juice : The Santa Cruz Years, soit les trois premiers albums du groupe assortis d'un disque de raretés et d'un live. Comme je ne trouve pas le moyen de résister quand Camper ressort des tiroirs son projet le plus foireux : Tusk. Oui, Tusk, le classique de Fleetwood Mac, intégralement réenregistré par David Lowery et sa bande lors de vacances au ski après que leur batteur ait cassé son bras (certaines anecdotes ne s'inventent pas).

Malheureusement, nous sommes peu nombreux à la Boule Noire lors de l'unique passage du groupe. A peine une cinquantaine. Eux ne nous en tiennent pas rigueur : ils ouvrent sur un des joyaux de Our Beloved Revolutionnary Sweetheart, "Tania". L'interprétation est fidèle à l'original, peut-être un peu trop, mais quelle joie de l'entendre ! Quel bonheur de voir Camper « en vrai » jouer les morceaux qu'on attend depuis longtemps sans se faire prier, sans manières, sans complexe ! Au bout d'une heure de set généreux, David Lowery annonce qu'il sera de retour dans 20 minutes. Quoi, un second set ? C'est inespéré. Tout comme cette reprise folklorique de «White Riot » qui déboule sans effet d'annonce ni couplet à rallonge sur le cher disparu. Au bout de deux heures de show, les lumières se rallument. Ils ont l'air d'avoir passé un bon moment, nous aussi. Je me retourne et je tombe sur Hugues, qui vérifie la qualité de son enregistrement. Ça tombe bien : il fallait que je l'appelle. Ça doit faire au moins six mois qu'on ne s'est pas vus. Et j'ai plein de disques à lui rendre (que j'ai à peine écoutés).

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Commentaires
M
Heureux hasard c'est en finissant d'écouter le "tusk" revisité par CPV que je lis ton blog...<br /> Bien d'accord avec toi "Our beloved..." est un superbe album, idem pour le "key lime pie" qui a suivi.<br /> Le "popular songs" sorti tout récemment est un excellent best of où une bonne partie de leurs joyaux ont été réenregistrés pour l'occase ce qui leur confère une homogenéité des plus agréable...
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