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12 juillet 2008

[RE] Barabi et moi

Comme l'été est une période propice aux rediffusions, j'ai séléctionné pour vous une série de textes issus des archives de Plus jamais malade en auto. J'ai un peu élagué et réecrit quand c'était nécessaire, mais j'en assume encore complètement le fond.

Télérama n'y va pas de main morte et se demande ce que Claude Jade est venue faire dans cette comédie, rappelant qu'elle avait trouvé chez François Truffaut un répertoire plus adapté à son talent. Pourtant Le Pion est un film attachant à plus d'un titre. Parce que c'est un rendez-vous annuel à ne pas manquer, au même titre que A Nous les petites Anglaises ou Un Moment d'égarement. Henri Guybet y trouve son meilleur rôle : pas celui du fantassin de La 7ème compagnie, mais celui de monsieur Barabi, surveillant des écoles. Un garçon effacé et indulgent, autant victime que complice des coups montés par ses élèves. Lors de la correction d'épreuves de français (Sujet : « Qu'est-ce que le risque ? »), il porte aux nues un cancre et saque le fils du président de l'académie des belles lettres. L'affaire fait le tour du collège. Sa désinvolture et sa permissivité ne sont évidemment pas du goût de tous : le directeur de l'école (Claude Pieplu, inoubliable : « Nous devons encourager l'effort, même s'il n'est pas couronné de succès ») cherche à le prendre en flagrant délit de chahut non réprimé pour le mettre à la porte. Mais c'est sans compter sur la complicité de ses pupilles qui vont renverser la situation à son avantage... Bien sûr l'humour potache est au rendez-vous (la fameuse scène des chats volants), mais le film est bien plus qu'une suite de gags. C'est une vraie comédie familiale au sens noble du terme : je prends chaque année autant de plaisir à la revoir que la fois où je l'ai découverte, quand j'étais collégien. Le ton est juste, les personnages pittoresques, l'intrigue tendre. Il y a du Jonathan Richman et du Pascal Thomas dans ce grand petit film qui respire l'innocence à plein nez.

pion

Avec le temps, je m'identifie de plus en plus à monsieur Barabi, pour lequel l'écriture est une passion cachée. Il s'adonne à elle sans en attendre plus que le plaisir qu'elle lui apporte. Seuls quelques proches sont au courant. Il met sa vie en perspective pour en tirer une fausse fiction qu'il signe d'un nom de plume. Derrière mon clavier, je me sens un peu pion moi aussi. Je n'ai toujours pas quitté l'adolescence, je continue à rêver des salles de classe et de compositions surveillées. J'écris en cachette sans chercher à être lu. Et la pâleur de Claude Jade m'inspirera toujours des rêves humides. Sur le site internet non-officiel consacré au comédien, je lis : « Hélas ! Malgré le succès du Pion, Henri Guybet ne devient pas une star de première grandeur et retourne à la galère des seconds rôles dans des comédies parfois plutôt bonnes, mais le plus souvent assez médiocres ou même carrément mauvaises ». Hélas, oui. Mais chaque fois que Barabi revient, je réponds présent. Il est des surveillants qui vous marquent plus que certains enseignants.

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Commentaires
M
"Le Pion" ressemble davantage à une fable pleine d'optimisme, une histoire finalement très morale avec un couple formidable: l'inoubliable Claude Jade en jeune mère et veuve douce est seule, Henri Guybet aussi, elle croit en son talent, il y aura pour eux une fin heureuse. Claude Jade et Henri Guybet forment un couple romantique dans un film d'un joli optimisme.
V
Pour info : ce film a été réalisé au Lycée Jean-Baptiste Say (16° arrdt), lorsque j'étais en 6° (ou 5°, je ne sais plus). Mais je n'en ai pas vu grand-chose, car cela se déroulait essentiellement le mercredi.<br /> <br /> Pour les cinéphiles, sachez que ce lycée apparaît également dans le film "Le Train", avec J-L. Trintignant (il s'agit d'un hôpital situé dans la région nantaise). C'est aussi celui où exerce Charlotte de Turckheim dans la série "Madame La Proviseure"
M
Ah nostalgie... La lecture de ton article me rappelle mes vacances d'été chez mes grand-parents quand je regardais ce genre de film avec mes cousines...
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