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16 juin 2008

Le Menu à 6 euros

Quatorze ans après le dernier numéro Mune Comix, mettant fin à une attente que je qualifierai d'intolérable, JC Menu revient au format dans lequel je le préfère : le périodique. Sans doute influencé par les Claudiquant sur le dancefloor de Luz, ce paradoxe vivant (c'est un des auteurs les moins prolifiques de sa génération alors que, éditorialement parlant, c'est un des plus importants) a décidé de se consacrer à une des vieilles lubies : le sillon interminable à la fin de la face d'un 33 tours, aussi appellé lock groove. C'est évidemmment un prétexte pour parler de sa passion obsessionnelle pour le rock éléctrique, qu'il s'agisse d'un concert de Pere Ubu à Villejuif, d'une compile de groupes garage de Boston achetée à l'aéroport d'Atlanta un jour où la neige bloquait le départ des avions, ou des grandes énigmes dont il a mis des années à trouver la clé : pourquoi avant y avait-il 4 morceaux sur les 45 tours ? Qu'est-il arrivé aux Beatles entre 1963 et 1970 ? Et pourquoi les Pink Floyd n'ont pas sorti d'album en 1974 ?

menu

Ce premier volume fourmille autant d'anecdotes que de digressions sur des sujets allant du fédérateur à l'anecdotique. L'humour n'a rien perdu de sa méchanceté. Graphiquement, c'est un régal : Menu dessine toujours comme l'adolescent qu'il n'a jamais cessé d'être et alterne les modes narratifs. D'un trait simplifié pour illustrer des comptes-rendus de concert au triomphe de son inimitable typographie manuelle pour les chroniques de disques. C'est un fanzine en hommage aux fanzines, à cette époque révolue où le mp3, les blogs et myspace n'existaient pas. Et c'est surtout une formidable déclaration d'amour au vinyle et à tous les usages qu'on en fait : comprendre le sens de l'histoire, se les trimballer à bout de bras pour un dj mix foireux, danser avec Patrick Eudeline, gratter la poésie aux creux des sillons. Et bien d'autres encore, certainement abordés dans les volumes à venir où j'ai peur de me voir fusillé pour avoir vendu ma collection de 33 tours un dimanche après-midi de désoeuvrement. C'est un traître qui vous parle : prenez le maquis et exigez le Menu.     

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