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31 mai 2008

Doha et moi

J'ai tellement été bluffé par Romance Killer de Doha que c'est à reculons que je suis vers allé vers Catsby, la série prépubliée sur internet grâce à laquelle l'auteur s'est fait connaître. Et si c'était moins bien ? De loin Catsby ressemble presque à un bande dessinée pour enfants : couleurs vives, univers animalier, expressions exacerbées. Autant d'indices qui se révèlent, dès les premières pages, être des fausses pistes : au détour d'une partie de pattes en l'air torride, Persoue offre à Catsby une cravate. Cadeau d'amoureux ? Cadeau d'adieu : elle épouse la semaine prochaine un riche veuf et le convie à son mariage. Évidemment, au bout de six ans d'une relation passionnée, la pilule a du mal à passer. Surtout que son père remue le couteau dans la plaie en lui faisant remarquer qu'il attend toujours des héritiers. Désespéré, Catsby finit par s'inscrire dans une agence matrimoniale, même s'il cumule les casseroles (26 ans, chômeur, co-location...). Je n'étais pas rendu au milieu du tome 1 qu'à mes yeux, c'était évident : Catsby est certainement la meilleure comédie sentimentale que j'ai lu depuis Les formidables aventures de Lapinot.

catsby_1

Si l'univers de Doha s'apparente tout de suite à celui de Trondheim, ce n'est pas uniquement parce qu'il a choisi de mettre en scène des animaux familiers : c'est aussi parce que les deux auteurs ont sensiblement le même sens de l'humour. Mais là où Lewis découpe ses livres de manière très classique, Doha s'est trouvé un mode narratif qui puise autant dans la littérature (le récit est divisé en 6 livres qui comportent chacun 12 chapitres, tous introduits par une double page), dans le cinéma (beaucoup de plans en 16/9) que dans le monde de l'animation (le dynamisme du dessin, parfois ramené à sa plus simple expression). Le ranger parmi les mangas est bien réducteur : Doha décloisonne les genres pour aboutir au sien, tout en restant très accessible et incroyablement ludique. Je me demande vraiment pourquoi il demeure à ce jour aussi méconnu des lecteurs français. Et je soupire les nombreuses fois où je croise d'occasion un exemplaire de Romance Killer qu'un journaliste s'est empressé de revendre avant même de l'ouvrir.

catsby_2

A la fin du quatrième volume de Catsby, chacun court toujours après son destin. Il y a ceux qui ont peur de changer et ceux qui se jettent à l'eau. Il y a les chasseurs qui se retrouvent piégés et les autres : ceux qui ne savent plus très bien où ils en sont. Catsby n'a rien d'extraordinaire : ce n'est que le récit des amours de garçons qui se font des soirées au Soju (alcool très prisé par les Coréens) et des petits déjeuners aux Tok-Bok-Gi (plat populaire à base de pâte de riz à la sauce pimentée). Mais ces tombeurs-là, j'ai l'impression de les avoir déjà croisés en base de chez moi et d'avoir souri en les voyant. J'avais peur d'être déçu en commençant Catsby, et c'est l'inverse qui se produit : je suis encore plus fan qu'avant. Et dire que Catsby n'est que le premier acte d'une trilogie que Doha a prévu de consacrer à la jeunesse contemporaine... Je sens que lui et moi, on n'est pas prêts de se quitter.  Le tome 5 sort cette semaine : cette fois-ci,  je n'attendrai pas de le trouver d'occasion pour l'acheter. Et je l'apprécierai devant un petit Tok-Bok-Gi pas trop épicé . 

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