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20 mai 2008

J'en ai brassé

J'ai beau essayer d'oublier les gens quand je suis sous l'eau, ils me font toujours aussi peur. Il y a cette vieille avec un pince-nez qui reste toujours près du bord et qui vous fixe. C'est à se demander si elle n'est pas venu rien que pour mater parce que sa télé est en panne. Elle a essayé une fois de me prendre à partie au sujet de ces jeunes arabes qui chahutent, pourquoi est-ce que le maître nageur ne leur dit rien, là aussi, il y a du laxisme. Du laxisme, et des tasses qui se perdent, pauvre conne. Il y a aussi ce patapouf que j'ai entendu se plaindre auprès du maître nageur au sujet du harcèlement dont il serait la victime (dans ses rêves) : il a passé toute la séance à déverser sa bile sur ces gens-là, qu'il sait maintenant reconnaître au premier coup d'oeil, et qui font toujours semblant de ne pas avoir fait exprès. Je n'irai pas jusqu'à l'accuser de m'avoir volontairement percuté un jour que je terminais une longueur sur le dos : j'attends par contre toujours ses excuses, même humides. Il y a aussi ceux qui réclament des palmes, et dont le cas relève pour moi plus du suivi psychologique que sportif : et vous vous releviez la nuit pour regarder les rediffusions de L'Homme de L'Atlantide sur la 5 aussi ? Je préconise également la plus grande méfiance envers ceux qui viennent avec une bouteille d'eau qu'ils posent sur le bord parce que visiblement ils n'en ont pas assez autour d'eux et qu'ils ne peuvent pas attendre pour se réhydrater. 

nageuse

Et puis il y a ceux qui, comme moi, font ce qu'ils peuvent : la majorité silencieuse sous le bonnet lycra (infiniment plus résistant que cette saloperie de silicone médical hypoallergénique). Celle qui n'a jamais compris comment éviter la buée dans les lunettes et qui, un coup sur deux, se rend compte sous le sèche-cheveux qu'elle a oublié ses tongs au bord du bassin. Elle ne se chronomètre pas, ne compte pas son nombre de longueurs. Elle brasse et expire sous l'eau, se vide la tête et remarque parfois des détails insignifiants comme cette dalle mal scellée qui finira bien par tomber un jour du plafond ou l'odeur du surgelé que le maître nageur vient de réchauffer. Mine de rien, en composant son code dans les vestiaires avec ses doigts mouillés, cette majorité-là se sent mieux qu'en arrivant. Prête à affronter le monde au dehors. Un monde sans chlore, sans lignes, sans plongeoirs, sans échelles, sans pédiluve. La jungle, quoi.

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Commentaires
S
Tu sais aussi que tu peux trouver refuge dans le bassin ludique de Pailleron : eau à 30°, jets massants, femmes enceintes, petits nenfants, bonne ambiance...
B
tu as oublié le crétin musculeux avec un peigne dans le maillot qui s'entraîne à éclabousser tout le monde en faisant semblant de plonger
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