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16 décembre 2007

Le rock à Billy

billy« Etiquetté poseur une fois pour toute, Billy n’a jamais - mais alors jamais - bénéficié de la moindre crédibilité. De tout temps, dans son pays d’origine, il a été et restera un sujet de raillerie » : Pierre Mikaïloff, dans son Dictionnaire raisonné du punk, n’est pas tendre vis-à-vis de Billy Idol. Et ce n‘est certainement pas son album de Noël publié l'an dernier qui le crédibilisera. Ce qui ne m’empêche pas de conserver une immense tendresse pour le personnage, au point de l’avoir emmené dans ma bulle digitale (j’ai encodé ses disques) : même si la nostalgie y est certainement pour beaucoup, "Flesh For Fantasy" ,  "White Wedding" et "Eyes Without a Face"  me font toujours de l’effet. J’ai l’impression d’avoir treize ans et de regarder la télé le samedi soir, assis sur le lit de mes parents qui s’endorment. Phlippe Manœuvre présente un Enfants du Rock spécial, annoncé par une pleine page dans Métal Hurlant. Billy fait son grand numéro de la lèvre supérieure qui remonte, et je succombe : je suis à deux doigts de l’achat d’une paire de mitaines en cuir. Finalement, je me suis contenté de deux badges que j’épingle sur le col de ma veste en jean. Mais je suis marqué à vie. J’ai même craqué à nouveau récemment en faisant l’acquisition de son VH-1 Storytellers : une sorte de MTV Unplugged où le blondinet fraîchement re-peroxydé passe en revue ses plus grands succès devant le public de Studio Gabriel.

Mais le plus surprenant, c’est certainement que l’atmosphère intime de la prestation invite l’artiste à la confidence. Il raconte un peu tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi), fait des mimiques terribles, raccroche les wagons comme il peut. Morceaux choisis : « Le punk-rock, ça n’a jamais été un truc très sexy. Et ça, je me suis dit : voilà un truc que Billy Idol pourrait faire. Rendre le truc plus sexy. Prince a été un des premiers. Putain, il était fantastique. Il portait de ces trucs… Moi, j’avais essayé une fois en Angleterre. J’avais mis des bas sur scène. A la fin du concert, le mec de la salle m‘a demandé de ne plus jamais remettre les pieds ici. J‘étais banni à vie !». Il explique ensuite comment « Flesh For Fantasy » a été inspiré par un film de Charles Boyer, Flesh and Fantasy. Et « Eyes Without a Face » d'après Les Yeux sans visage (prononcé en français dans le texte) de Georges Franju. Billy, cinéphile averti ? Gros mytho aussi : « A l’époque de Rebel Yell, je traînais pas mal avec Ronnie Wood - des Stones. Il avait donné une fête à l’occasion de l’anniversaire de Mick à laquelle j’avais été convié, et à moment, ils étaient tous les trois en face de moi : lui, Mick Jagger et Keith Richards. Ils buvaient un truc et j’essayais de voir ce que c’était. Ca s’appelait Rebel Yell. Je leur ai dit : « C’est pas vraiment un truc pour les Stones, ça, Rebel Yell. Jumpin’Jack Flash, Street Fighting Man, oui, mais pas Rebel Yell". Mick m’a dit que je devais voir raison. Je lui ai répondu : "Tant mieux, parce que je vais appeler mon prochain album comme ça."

Je ne suis pas sûr d'avoir regardé le concert en entier. Par contre, j'ai écouté toutes les transitions parlées  : car même au plus profond du ridicule ("LA Woman" en rappel, au secours), le rebelle à la coupe en brosse parvient encore à m'émouvoir. Maladroit, largué, mégalo : je retrouve le Billy que j'aime. Celui qui, pour reprendre les propos de Pierre, n'a jamais bénéficié de la moindre crédibilité, mais restera l'idôle d'un adolescent de 36 ans. Et bientôt 37. 

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Commentaires
P
à la limite, avec son album de Noël, il pourrait presque commencer à m'intéresser...
R
dans Eyes Without A Face, les choeurs chantent "les yeux sans visaaaaaage, et Billy enchaine : Eyyyyyes without a a A face..."<br /> Sweet Sixteen du même billy est une très belle chanson.
T
Et à bientôt 40 pour moi ça marche toujours...<br /> (moi aussi je suis un indécrottable sentimental...)
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