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18 novembre 2007

Seconde nature

bobJe suis étonné qu'aucun théoricien du rock n'ait jamais consacré d'étude sérieuse à cette question pourtant récurrente : qu'attend t-on d'un second album ? Qu'il nous bouscule ou au contraire qu'il nous conforte dans nos habitudes ? Qu'il s'inscrive dans la continuité ou dans la rupture ? Souvent réalisé dans la foulée d'une tournée marathon et constitué à moitié de nouveaux morceaux rodés sur scène et de chutes de studio, il est généralement mal aimé. C'est à partir de lui qu'on peut commençer à opérer un tri entre les étoiles filantes et les valeurs sur lesquelles on va pouvoir compter.

Autant de questions qui se posent à l'écoute du second album de José Gonzalez, In Our Nature, dont le titre-même semble être la réponse aux accusations dont il est déjà l'objet : s'il nous refait le même disque que le premier, c'est parce que c'est dans sa nature. Si vous voulez écouter un autre José Gonzalez, achetez le EP de Junip, son autre groupe. Sinon, si vous voulez retrouvez tout ce que vous avez aimé sur Veneer, passez à In Our Nature,  nouvelle livraison à laquelle j'aurai du mal à adresser des reproches, si ce n'est celui de ne pas avoir été surpris (mais que je préfère amplement à la déception).

Qu'attendre, en retour, du retour du José Gonzalez sur une scène parisienne ? Pas grand-chose, si ce n'est l'essentiel : qu'il soit à la hauteur du souvenir qu'il a laissé après sa première date à Point Ephémère. Quelques instants avant le début du set (et alors que la grande question qui agite la salle est de savoir s'il faut rester assis ou se lever), son ingénieur du son vient régler la petite planchette de bois sur laquelle il imprime parfois le rythme de ses chansons. Quand il entre sur scène, la ressemblance (physique) avec le Dylan de New Morning est évidente. Mais sinon, pour le reste, c'est bien du José : même concentration, même précision, même timidité. Bien que vers la fin, il se détende un peu : il raconte même une blague au moment du rappel (une petite blague). Après s'être baladé entre ses deux albums, il interprète le meilleur morceau du premier (sa reprise de Kylie Minogue, qui n'est justement pas dessus, mais qu'il a depuis repêché sur un EP) et compense l'oubli du meilleur titre du second (le merveilleux "Cycling Trivialities") par deux belles reprises (bien qu'attendues) : Massive Attack et Joy Division.

Il a joué à peine une heure,  sans temps mort. Après que la salle se soit vidée, il boit un verre avec ses amis au bar de la Maroquinerie. Il est surpris que son disque soit diffusé (et sans doute un peu gêné), sourit à ceux qui viennent le remercier et se fond dans la foule. Il n'a pas l'air très différent du garçon appliqué et poli qu'il est sur scène. Sagement, il attend l'heure de rentrer à l'hôtel. Et celle du troisième album, celui qui sera véritablement difficile (il y aurait également une belle thèse à écrire sur le sujet, puisque c'est évidemment le troisième et non pas le deuxième qui est le plus difficile). Un album de reprises ? Je n'ai pas osé lui souffler l'idée.

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