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24 septembre 2007

Nos amis les AGM #4 : Stephin Merritt

tragictreasury_largeLa pop-music n'offre aucune alternative à ses enfants qui connaissent l'échec scolaire : ils sont promis à l'oubli. Seul un cercle de fans dévoués peut les en préserver, et encore : ils ne font qu'adoucir l'inéluctable chute. Certains ont cherché à s'affranchir de cette logique en proposant un projet aussi inédit qu'innovant. Comme celui de Stephin Merritt qui, après des années d'anonymat avec son groupe The Magnetic Fields, publia en 1999 69 Love Songs, 69 chansons inspirées par les ravages de Cupidon et publiées sous la forme d'un triple CD (chaque disque fut ensuite disponible séparemment). Pour que l'auditeur ne soit pas lassé par son timbre lugubre, il avait pour l'occasion fait appel à une belle collection de timbres. Malheureusement, malgré 130.000 ventes et une première tournée européenne qui fit halte par Paris (L'Opus Café, salle chère aux fans de Chris Knox), l'affaire fut rapidement pliée. Soixante-neuf nouvelles chansons d'un coup (vingt-trois par disque), c'était quand même beaucoup, même si la moitié d'entre elles était excellente (j'ai toujours un faible pour "Papa Was A Rodeo", dont Kelly Hogan a signé une sublime reprise). J'ai un peu honte de l'avouer, mais je ne suis même pas sûr d'être allé au bout du troisième volume.

Autant dire qu'il m'a fallu un moment avant que je m'y remette. A lui aussi d'ailleurs : cinq ans se sont passés avant que Stephin Merritt ne fasse à nouveau parler de lui avec un nouveau disque au concept à nouveau improbable : I, (dont toutes les chansons commençaient par "I" : "I Die", "I Don't Believe You", "I Don't Really Love You Anymore"...). Et d'enchaîner en 2006 en réactivant un de ses projets parallèles, The Gothic Archies, autour d'un projet à la mesure du personnage : 13 chansons inspirées par les 13 volumes de l'oeuvre la plus célèbre de Lemony Snicket, à savoir... "Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire". Autant dire que, n'ayant lu aucun des livres, je m'attendais certainement pas à écouter autantThe Tragic Treasury. Car s'il dispute toujours à Calvin Johnson le titre d'héritier vocal de Johnny Cash, Merritt n'en démeure pas moins un mélodiste dont les facilités rappelent l'anglais Vince Clarke. L'homme en noir interprétant les meilleures chansons d'Erasure ? Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit. Même si j'y ai pensé. D'ailleurs c'est à Dylan que fait très ouvertement allusion le clip introduisant l'album. Qui s'inscrit dans la lignée des meilleurs Magnetic Fields (Get Lost pour ne pas le citer), avec cet art de la concision dans l'écriture (la plupart des morceaux font moins de 3 minutes). Stephin Merritt est de retour et il est déterminé à ne pas laisser à Jens Lekman le monopole d'une certaine idée romantique de la pop-music. Dommage que cette dernière accorde rarement de seconde chance. Et encore moins aux américains.

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