La grande vadrouille (8)
J'aime bien monter en avion par le tarmac et escalader l'escalier amovible. Il ne m'en faut pas beaucoup pour m'impressionner. Mais ça suffit à me faire plaisir. Ça, et rentrer. J'adore rentrer. C'est ma partie préférée du voyage. Quelques sièges derrière moi, un magnifique costume vert qui est monté à la dernière minute. Vert pistache. Impossible de le rater. Même de dos, je l'ai vu. Sitôt aussi, il a viré ses boots blanches et s'en engouffré dans la lecture de l'Equipe. Ça ne me viendrait jamais à l'idée de m'habiller de la sorte, mais il a la classe. Pas la classe affaires : la classe internationale. Au moment où il propose à son voisin de lui échanger son journal contre L'Indépendant, j'ai la chance de voir son visage. C'est Rachid Taha. Tiens, ça me fait penser que ça fait bien une semaine que je n'avais pas parlé de musique. Rassurez-vous : j'arrive.