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4 août 2007

La grande vadrouille (1)

perpiLa fille du standard d’Orly était catégorique : ce n’ était même pas la peine d’envisager embarquer sans que les enfants soient inscrits sur le passeport, et ce malgré que le livret de famille ait encore eu autorité en la matière il a quelques années. « Ils ne vous laisseront pas monter à l’intérieur de l’appareil ». A partir de là, j’avais commencé à envisager les hypothèses les plus folles : 1/ retarder notre vol le temps d’actualiser le passeport (mais nos billets low cost étaient-ils échangeables ?) et partir dans la foulée (mais rajouter les enfants sur un passeport se fait-il immédiatement ? Et à quelle heure ouvre l’antenne de police lundi matin ? ), 2/ annuler tout simplement le vol, et descendre en train (durée du trajet : 5h35, choisir la première classe pour avoir la possibilité de brancher l'ordinateur portable pour que les enfants regardent un film pendant le trajet), mais la première classe sans réduction deux jours la veille du départ, était-ce bien raisonnable ? J’ai dû aller faire une heure de Velib pour m’aérer la tête.

Le matin du supposé départ, j’appelle le voyagiste pour avoir son avis sur le dossier : plutôt que de rappeler le comptoir d’Orly Ouest pour leur demander s’ils sont prêts à embarquer deux enfants que leurs parents ont oublié d’inscrire sur leur passeport  (ils n’aiment pas qu’on les appelle en direct, et ils risquent de dire non), y aller franco et feindre la surprise. Dans le pire des cas, l’assurance que nous avons prise sur les billets (un hasard heureux : je me souviens d’avoir hésité) nous permet de les échanger, et il reste plein de places sur les vols de lundi et mardi. Le seul hic, car hic il y a , c’est qu’il y a un forfait de 100 euros par billet échangé.

Alors on tente le tout pour le tout puisqu’on n’a plus rien à perdre. Ne sachant plus quelle stratégie adopter (se présenter en avance ? à la dernière minute ?), on se pointe à Orly tôt, beaucoup trop tôt : une heure avant le début de l’embarquement que nous tuons en jouant à Pierre Noir. Puis on fait la queue, à nouveau pendant une heure supplémentaire, avant d’accéder à l’épreuve de vérité : celle qui décidera du début de nos vacances ou pas. Tension sur les visages : le verdict est dans quelques instants. Je sors le billet électronique, pose les passeports et le livret de famille sur le comptoir, et me prépare à jouer au benêt comme Bourvil dans La Grande Vadrouille. De toute façon, ce voyage, c’est un peu notre grande vadrouille à nous, sauf qu’on ne convoie pas des anglais sans papiers, mais des enfants sans pièces d’identités en zone libre. A notre immense surprise, le fait que les enfants ne soient pas inscrits sur le passeport ne pose pas l’ombre d’un problème. L’hôtesse vérifie juste qu’ils aient moins de 9 ans (pourquoi 9 ans ?) et enregistre nos bagages. C’est passé comme une lettre à la poste. Alors que nous avions déjà envisagé le pire,  on se retrouve à la douane, et je suis presque content de devoir déballer l’intégralité de mon bagage à main devant le préposé perplexe. Je n’y crois pas trop : on part VRAIMENT en vacances.

Enfin, en vacances, c’est beaucoup dire. Il suffit d’un rien pour que la bête reprenne le dessus : de lire par exemple dans le dernier numéro de Vice Magazine que le nouveau single de Vicarious Bliss Pop Experience comporte une reprise de « Together In Electric Dreams » de Human League (1) pour que mon sang ne fasse qu’un tour. Ou des approximations, comme dans Trois Couleurs : « En 2000, Wil Oldham fait un duo avec Johnny Cash sur l’album American III : Solitary Man » (2). Je démarre au quart de tour. Il m’est impossible de m’en foutre. Alors même que ne pas avoir fait inscrire mes enfants sur mon passeport ne m’empêche absolument pas de dormir. Je ne sais pas trop comment qualifier mon cas : obsessionnel irresponsable ? Pointilleux de l’inutile ?  Moi, je n’aimerai pas vivre avec quelqu’un comme moi. Je crois même que ça me ferait peur.

(1) Ce morceau chanté par Phil Oakey ne figure évidemment pas sur un album de Human League mais sur la BO du film Electric Dreams et sur l'album Oakey/Moroder paru en 1984.

(2) C'est non seulement un duo, mais surtout une reprise de Will Oldham par Johnny Cash, ce qui est tout de suite beaucoup plus spectaculaire.

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Commentaires
F
tu m'a tenue en haleine depuis le 27 juillet, mais comment vont-ils faire?? <br /> cool que tout se soit bien passé finalement, <br /> bonne soirée !
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