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9 juillet 2007

Le repos du bradé

ringoenmieuxC'est Guillaume qui est arrivé le premier : comme promis, il était en short et ruisselait de sueur. Il venait d'achever son footing dominical au bois de Vincennes. Benjamin et un copain lui ont emboîté le pas à quelques minutes près, mais les consignes ont été respectées : tout le monde a attendu que la grande aiguille soit sur 14h00 pour commençer. Ensuite les invités se sont succcédés très régulièrement. Erwan a amené des fleurs, Violaine des cookies, Pascal un jus d'orange. La grande Zouzou a offert des dessins sur des post-its à peu près tout le monde. Le grand bonhomme n'a pas décroché de cartoonnetwork.com de l'après-midi. Florence n'a pas cru qu'elle allait avoir open bar comme je le lui avais promis. Le chat, à force de jouer au con, a fini par se retrouver enfermé dehors (et n'en a même pas profité pour se carapater dans les étages supérieurs : il est vraiment con). Personne n'a rien renversé.

A peu près tout le monde a demandé des explications : j'avais préparé un petit topo en 30 points histoire d'offrir un début de réponse. Certains ont demandé des détails : la version de “Nuclear War” par Brian Ritchie est-elle supérieure à celle de Yo La Tengo ? Que vaut The Rain Parade ? Faut-il mieux commençer James Taylor par Sweet Baby James ou One Man Dog (Evidemment les deux, mon capitaine) ? Resistance, à quoi ça ressemble ? Et le morceau des Bees avec une intro un peu garage qu'on entend à la radio, c'est sur quel album ? Ce Tav Falco, est-ce qu'il vaut le coup ? François m'a prêté main forte au sujet de Goodnight Vienna de Ringo Starr : je ne l'avais pour ainsi dire jamais écouté (si on vous pose la question un jour, répondez sans perdre votre sérieux : “c'est son dernier bon album”).

J'ai vite été à court de sacs plastiques et j'ai dû prêter des DJ bags pour que les plus gourmands puissent traîner leur butin jusqu'à leur repère. Samuel a débarqué avec sa valise à roulettes directement de la gare de Lyon. C'est Etienne qui est arrivé le dernier, trempé lui aussi, avec la compile de Bobbie Gentry en CD que je pensais ne jamais revoir. Il a bien mérité les deux Runaways que je lui avais mis de côté. Grégoire a demandé à écouter les Guess Who et il n'a pas été déçu (sans parler de Surprise Party 66 et de sa cover de “Satisfaction” avec un très mauvais accent anglais).

Certains sont passés en coup de vent, d'autres sont restés discuter une partie de l'après-midi. Personne n'a su que Pascal et Milan étaient déja passés la veille. Le mystère du 45 tours sans nom de Stiff Records a été élucidé : de l'avis général, il ne pouvait s'agir que d'un Belle Stars. Je ne sais plus combien de fois j'ai fait du thé. Les biscuits que j'avais acheté chez Lidl n'ont pas fait long feu. Anthony a raconté qu'il avait économisé pendant 5 semaines avant de pouvoir s'offrir le premier Visage. Certains que je ne nommerai pas s'étaient fait briffer par leur compagne avant d'arriver : pas plus de 10. J'en ai vu qui n'ont pas tenu promesse (mais je ne les nommerai toujours pas). J'ai rencontré des gens que je ne connaissais pas et qui étaient sympathiques. J'ai à peine eu le temps de parler à des amis que je n'avais pas vu depuis longtemps. J'ai failli oublier de sortir le cake au chocolat du four. J'ai additionné à toute vitesse dans ma tête, j'ai dû parfois reprendre depuis le début parce que je ne savais plus où j'en étais, je me suis certainement parfois trompé.

J'ai passé Stereototal, Dusty Springfield, Telefon Tel Aviv, Canto Morricone et Neu. Le rideau est tombé sur le coup des 19h00. J'ai descendu des cartons vides à la poubelle et j'ai remis le canapé à sa place. Le salon a retrouvé sa quiétude initiale. En rangeant les restes, j'ai trouvé qu'il m'en restait encore beaucoup malheureusement : il va vraiment falloir que je convoque à nouveau tous les volontaires à une seconde session en septembre, avec tous ceux que je n'ai pas eu le temps de trier. Je pense qu'il y a quelques mois encore, je n'aurai jamais envisagé qu'un jour je me débarasserais de la moitié de mes vinyles. Et là, je n'ai plus qu'une seule envie : bazarder l'autre.

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Commentaires
N
Etienne est reparti avec seulement 2 Runaways (qu'il avait déjà)?!!
N
"Mais la vraie question derrière tout ça - la seule et unique question qui m’obsède à titre personnel -, c’est surtout : comment vieillir avec le rock ? En conservateur éclairé ? En amateur désabusé ?"
V
gasp.
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